Transition écologique : « L'agriculteur doit être rémunéré pour ses services environnementaux »

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Alors que se tient le Salon de l'Agriculture à Paris en pleine campagne présidentielle et au moment où la question de notre souveraineté alimentaire devient particulièrement aiguë avec l'isolement économique de la Russie et la guerre en Ukraine (près d'un tiers de la production de blé à elles deux), Marc Dufumier, agronome spécialiste des systèmes agraires, est l'invité de la Midinale.

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Peut-on nourrir correctement tout le monde ?
« La question aujourd’hui, c’est de savoir comment on pourrait nourrir correctement et durablement l’humanité toute entière sans laisser personne pour compte, sans faim et sans mal-nutritition. »
« Il faut accroitre la quantité de nourriture mais il faut savoir qu’il y a pléthore de nourriture dans le monde, et s’il y a autant de gens qui ont faim ou souffrent de mal-nutritution, ça n’a rien à voir avec un manque de nourriture disponible sur le marché mondial mais parce que des gens sont trop pauvres et ne parviennent pas à acheter une alimentation qui est pourtant excédentaire. »
« S’il y a des gens qui fréquentent les Restos du coeur en France, ce n’est pas parce que la France ne produirait pas assez de lait ou de blé. De la même façon, dans les bidonvilles au Brésil, les pauvres qui, autrefois, désherbaient, ont été remplacés par des désherbants et se retrouvent sans emploi, sans revenu et ne peuvent plus acheter le soja produit chez eux et qui nourrit nos cochons. »
« La question, c’est : quelle forme d’agriculture serait capable de répondre aux besoins des gens pauvres ? »

Sur l’agroécologie
« En France, il n’est pas nécessaire de produire toujours plus : les coûts en produits phytosanitaires, carburants, engrais de synthèse, usure des tracteurs… sont très élevés. Améliorer un rendement, dans un pays comme le notre, excédentaire sur certains produits, ça peut être de diminuer les rendements et encore davantage les coûts de tout ce que nous avons détruit (engrais, pesticides, carburants, tracteurs…). »
« Exporter moins de lait et de poudre de lait vers les pays du Sud qui sont déficitaires et où les agriculteurs travaillent à la main, éventuellement avec la culture attelée, et que nous avons ruiné avec notre agriculture hautement compétitive et excédentaire largement subventionnée, est une possibilité. »
« L’agroécologie n’est pas une pratique à opposer à d’autres mais une façon de raisonner pour nourrir au mieux les populations. »
« Il est très juste de la part des écologistes de dire qu’il ne faut pas promouvoir des formes d’agriculture extensive qui nécessite de déforester : la question, notamment dans les pays densément peuplés, c’est de savoir comment produire beaucoup de nourriture sur des petites surfaces, c’est-à-dire avec une grande valeur ajoutée donc sans rien détruire à l’unité de surface. »

Sur les alternatives au modèle agricole actuel
« Dans notre nourriture, il nous faut trouver de l’énergie : sucres, lipides, hydrates de carbone qui nous viennent d’abord du soleil (et pas de pénurie annoncée en la matière avant des milliards d’années). Il faut donc une couverture végétale verte la plus totale possible pour faire de la photosynthèse. »
« Il faut faire un usage intensif, dans l’agriculture, de ce qui est gratuit et abondant comme l’eau. »
« Les alternatives aux engrais azotés de synthèse très couteux en énergies fossiles et très émetteurs de protoxyde d’azote (principale contribution de l’agriculture française au réchauffement climatique - presque 45%) existent et tous les agriculteurs les connaissent : ce sont des plantes, les légumineuses. »
« Nous n’avons plus sur le territoire français et européen assez de légumineuses : il nous faut retrouver notre souveraineté protéinique, c’est-à-dire produire en France des légumineuses françaises pour nourrir des animaux français sur le territoire français en utilisant de l’azote français, ce n’est pas être plus franchouillard que Zemmour. »
« L’agriculture moderne de demain doit faire une utilisation très intensive de tout ce qui est renouvelable, pléthorique et gratuit ainsi qu’une utilisation plus harmonieuse de l’eau et de l’énergie solaire. »

Sur l’agriculture vue depuis le consommateur
« Une agriculture peu couteuse d’un point de vue environnementale est soignée, diversifiée et exige du travail. Il faudra donc correctement rémunérer les agriculteurs. »
« Il faut favoriser la transition agroécologique en rémunérant les agriculteurs pour leurs services environnementaux : à partir du moment où ils contribuent à diminuer l’effet de serre, à reconstituer l’humus des sols et à limiter les inondations dans les vallées, c’est de l’intérêt général et c’est donc aux contribuables de payer. »
« Dans des pays comme le nôtre où les classes moyennes mangent déjà beaucoup trop de viande, la question de l’alimentation carnée est d’abord diététique. »
« Dans les années qui viennent (à horizon 30 ans), la demande en production végétale destinée à l’aimantation humaine et animale risque de doubler. »
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